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Le contrat

«La liberté n’est pas l’absence d’engagement, mais la capacité de choisir.» (Paulo Coelho)


En tant que petit bout de femme pensante, libre de choisir et définie par la gamme de particularités me rendant chiante ou attachante, sachez que je refuse, j'accepte, j'ai besoin, j'ai envie, je promets...


JE REFUSE d'avoir l'esprit fermé comme une huitre cloîtrée dans sa coquille et ainsi m'asservir aux forces qui veulent le mal collectif, et ce, peu importe la perle à protéger. Je ne désire pas un monde à mon image: Je souhaite un monde où toutes les images occupent leur espace, même si elles ne sont pas toujours en haute définition.


JE REFUSE qu'on m'asperge de conventions pour me faire taire quand je dis les mots qui ramènent soudainement à ce que nous ne voulons pas incarner pour tout l'or du monde. Le bâillon, c'est pour les politiciens crapuleux.


JE REFUSE la souplesse lâche, la morale élastique et les chewing gums sans sucre ajouté.


JE REFUSE la règle avariée du «œil pour œil, dent pour dent». La vengeance est une perte de temps bien puante, une tare intemporelle qui donne de la conjonctivite, fait rider comme un pruneau et rend des pacotilles pourtant banales irréconciliables.

JE REFUSE d'être contaminée par la névrose des autres. Heille. J'ai déjà assez de la mienne à m'occuper, voyez-vous... Gardez vos bibittes chez vous, c'est un ordre!


JE REFUSE de voter pour le moins pire de la gang sans broncher. L'indignation se doit d'être divulguée et discutée. Aucun être humain n'est plus important qu'un autre, pas même un chef d'état. Ils font tous caca de temps en temps, même si leur bol de toilette est fait d'or massif.


JE REFUSE qu'on me dicte impérialement quoi faire quand on ne m'explique pas les raisons d'un tel traitement. Non, je ne suis pas une brebis qui bêle et qui plus est, je ne suis pas frisée, sauf quand je me boucle au fer plat (mais ça ne compte pas...).


JE REFUSE d'être cataloguée. Sears Canada a fait faillite, l'ère des catalogues est loin derrière nous.


JE REFUSE de me laisser abattre. Je vaux plus qu'un échec ou deux. Et je ne suis pas un pigeon d'argile. Ni même un pigeon tout court. Garde tes «bang bang» pour une autre, je suis immortelle. Yeah baby!


JE REFUSE de cesser d'écrire. Même si je radote, je m'étire, je m'éternise, je baragouine, je répète, je gribouille, je bredouille et je grafigne avec ma plume. Même si je ne suis pas lue. Parce que les écrits restent, après tout...


J'ACCEPTE de ne pas toujours avoir raison d'insister sur le fait que...


J'ACCEPTE de nager le crawl dans l'erreur absolue à mes heures de non-gloire.


J'ACCEPTE d'être jugée pour mes idées, mes perceptions, mon anticonformisme non perpétré, mon tranchant, ma virulence, ma candeur et mes élans draconiens.


J'ACCEPTE de ne pas faire l'unanimité, d'en rire un bon coup (Ha! Ha! Ha!) et de ne pas m'empêcher de dormir la nuit parce que quelqu'un déteste celle que je représente parmi sept milliards d'humains sur Terre.

J'ACCEPTE de marcher sur des œufs à l'occasion, et si j'en casse, j'en ferai des omelettes. Après tout, je ne suis pas le centre de l'univers et la sensibilité des autres n'est pas le parfait reflet de la mienne.


J'ACCEPTE ces journées de procrastination où rien ne me sort de mon douillet lit, pas même une allocution papale (surtout pas une allocution papale.).


J'ACCEPTE les excuses sincères de ceux qui ont quelque chose à se faire pardonner. Mais si tu verses des larmes de croco, gare à tes soyeuses petites fesses, dont la peau me ferait un superbe sac à main.

J'ACCEPTE de vieillir, en autant que je le fasse tout en grâce... et non en graisse.


J'ACCEPTE les interminables nuits d'insomnie qui m'empoisonnent, tant et aussi longtemps que je puisse en contrepartie rêver à Alex Kovalev [1] autant que je le désire, le lendemain à la même heure. Si tu te demandes ce que AK27 vient faire dans l'histoire, c'est pas de tes affaires.


J'ACCEPTE le beurre et l'argent du beurre, même si on nous casse les oreilles avec le fait qu'il faut choisir. Je veux les deux, je prends les deux (kin toé [2]).


J'AI BESOIN DE briser quelques nez, à mes heures.


J'AI BESOIN DE ne pas me nourrir de rancunes futiles, car elles finissent par nous bouffer de l'intérieur à coups de bouchées gigantesques en se délectant de notre humanisme, au passage.


J'AI BESOIN D'être confrontée à mes propres incertitudes au quotidien, pour mieux apprendre à les connaître intimement. Elles nous en stoole, des affaires, ces demoiselles-là.


J'AI BESOIN DE me dépasser intellectuellement et physiquement. C'est mon carburant. Il alimente mes passions, mes inclinaisons, ma lucidité et mon envie d'aller voir un peu plus loin qu'hier (et ma folie aussi, mais chut!).


J'AI BESOIN DE ne pas tout savoir. Parfois, l'ignorance est un doux repos pour le cœur et l'âme (attention, esprit en hibernation).


J'AI BESOIN D'exotisme et de chocs culturels. Ça me remet les valeurs à la bonne place et ajoute de la perspective dans ma vie un peu trop angulaire.


J'AI BESOIN DE froufrous, de dentelle, de paillettes et de bling bling, de sucre en poudre, de cerises au marasquin et de bonbons pétillants. Parce que tout ça fait de notre vie un feu d'artifice.


J'AI BESOIN DE connecter avec la nature le plus souvent possible, même quand je boude mon plaisir à grands hochements de tête et que j'ai l'air d'une poupée qui fait non.


J'AI BESOIN DE spiritualité. Ommm...


J'AI BESOIN DE me parler toute seule comme une aliénée. Parce que même si j'ai l'air de la détraquée de service, ça soulage d'évacuer par la bouche. Les gens qui gardent toutes leurs pensées à l'intérieur finissent pas les expulser par les fesses, eux. C'est moins drôle.


J'AI ENVIE DE découvrir le monde à ma manière, tranquillement, à mon rythme, un être humain à la fois, une amitié à la fois, un dépaysement à la fois.


J'AI ENVIE DE laisser sa chance au coureur, même quand les apparences sont contre lui et qu'il clopine un peu. Même quand Andre De Grasse court contre lui le 100m et que les prédictions ne lui sont pas favorables.


J'AI ENVIE DE d'apprendre les langues des peuples les plus incompris et ainsi pouvoir ouvrir un dialogue ami avec eux en choisissant les bons mots.


J'AI ENVIE DE botter le popotin avec des pompes à crampons à ceux qui ont une trouille bleue de leur maudite ombre. On n'est pas des marmottes.


J'AI ENVIE D'être séduite et impressionnée à tous les jours par la bonté humaine. Il faut regarder au bon endroit pour voir clair en le monde.


J'AI ENVIE DE rire souvent, de façon incontrôlable et pour rien.


J'AI ENVIE D'amitiés sincères et nourrissantes, qui se basent sur l'honnêteté, l'acceptation et la joie de vivre. Et qui ne me laisseront pas dans le caniveau quand je vais y gésir saoule comme un pot après une soirée de bulles trop intenses. Bref...


J'AI ENVIE DE ne plus justifier mes lubies, mes folies, mes inclinaisons et mes illuminations divines.


J'AI ENVIE D'été à temps plein, les moustiques en moins.


J'AI ENVIE DE m'éclater les tympans avec de la musique, MA musique, celle qui me transporte express au bout de mes émotions et me permet de toucher le ciel avec la pointe des ongles.


JE PROMETS d'essayer par tous les pouvoirs qui me son conférés de devenir un être meilleur à chaque jour, peu importent les pièges placés ça et là sur ma route en défriche.


JE PROMETS de ne jamais abandonner cette quête intérieure vers ma liberté, même si elle m'écorche sauvagement en cours de périple et que j'en sors défigurée et horriblement laide.


JE PROMETS de dénoncer l'inacceptable et de protéger vigoureusement les victimes de la désinformation abusive. Et si tu m'appelles un «antifa», ça veut dire que tu es un «fa». Et moi les «fa», j'ai envie de les caser entre «mi» et «sol» pour l'éternité.


JE PROMETS d'être un agent de changement en tout temps, même si ça cause des raz-de-marée dans la vie d'autrui. Si tu as une bonne assurance, tu devrais être dédommagé.


JE PROMETS d'être fidèle à ma nature, même dans ses saisons les plus tristes.


JE PROMETS d'aimer beaucoup et gratuitement, et de ne pas quémander de retour sur investissement.


JE PROMETS que l'enfant en moi ne cessera jamais d'être, même si les enfants, c'est démoniaque parfois, ça casse des trucs et ça fait tout plein de bêtises.


JE PROMETS de chérir le temps, car il ne passe qu'une seule fois et se transforme en souvenirs qu'on tire parfois au hasard de notre nostalgie comme des avions en papier.


JE PROMETS d'essayer de déceler la beauté partout où mes yeux se poseront, même si je ne garantis pas de réussite à cette idée saugrenue (parce que tsé, la troisième voisine, elle fait peur en ta...)


JE PROMETS de faire mon gros possible et plus encore pour larguer bien loin derrière tous ces vœux pieux dont je viens de vous affubler...


Ou pas.

Car je suis libre. J'ai le choix.


[1] Ancien joueur de hockey russe ayant évolué en LNH.


[2] tiens, toi.



| par La vie est un piment

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